Le cégep a vingt-cinq ans, et il est, encore une fois, sous observation: survivra-t-il? Une commission parlementaire sur la question tiendra ses audiences bientôt, le Conseil des collèges a déjà présenté un rapport; au Conseil supérieur de l'éducation et dans chacun des cégeps, la réflexion va bon train. Les avis se multiplient. Or, il est à craindre que tout cet exercice ne mène qu'à des aménagements administratifs, à des retouches techniques, à du maquillage: vœux pieux sur la formation générale (ou fondamentale), plus ou moins de cours de philosophie, etc. Le problème est pourtant plus profond. Aussi, la solution repose sur une vue plus large de l'institution, sur la compréhension de la vie réelle des collèges, celle des étudiants aussi bien que celle des professeurs. Il faut penser le cégep dans son ensemble, bien repérer les grands axes qui ont déterminé son parcours, dégager les lignes de force qui soutiennent tout l'édifice. C'est à cette entreprise que s'est livré Paul Inchauspé. Le résultat ne comporte pas de propositions de retouches administratives, mais l'indication de réorientations politiques, de changements de structure et de culture pédagogique. «L'école québécoise tout entière est appelée à changer», écrit-il. Personnalité connue et respectée du milieu de l'éducation, Paul Inchauspé livre ici une réflexion autorisée, une pensée claire et forte sur ce qu'est et ce que devrait être le cégep.
Paul Inchauspé a fait sa carrière dans le secteur de l’éducation, comme professeur, comme chercheur, comme administrateur. Longtemps directeur général du collège Ahuntsic, auteur de L’avenir du cégep (Liber, 1992), il a largement contribué à mieux faire comprendre l’importance d’investir dans la recherche et l’innovation en éducation. Dans les années 1990, il a proposé de rénover le curriculum d’études du primaire et du secondaire afin d’introduire une dimension culturelle à l’enseignement, ce qui lui a valu d’être surnommé le père de la réforme au Québec. Paul Inchauspé a été membre du Conseil supérieur de l’éducation de 1988 à 1996, a présidé la Commission de l’enseignement supérieur, de 1989 à 1993, a participé à la Commission des États généraux de l’éducation de 1995 et 1996 et a été appelé à conseiller le ministère de l’Éducation en matière d’éducation des adultes à maintes reprises.
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