
De la révolution tranquille au référendum de 1980, le Québec a vécu à l'heure du nationalisme triomphant. L'État, qui a remplacé l'Église comme instance fondatrice de l'identité collective, devait à son tour essayer de mener le peuple vers sa terre promise, un Québec non seulement indépendant mais à l'avant-garde des sociétés occidentales. Cela n'a pas eu lieu, mais l'euphorie millénariste avait été intense. Ce moment capital de l'évolution du Québec a plusieurs fois fait l'objet de prises de position passionnées de la part de ceux-là mêmes qui l'ont vécu. Pour la première fois peut-être, voici une remarquable reconstitution du nationalisme de ces années de marche vers la libération proposée par un auteur qui appartient à la génération suivante. Cela donne à l'analyse une fraîcheur et une objectivité qui renouvellent avec bonheur la compréhension d'un passé encore tout récent.
Yves Couture est professeur au département de science politique de l’université du Québec à Montréal. Il travaille sur l’usage du concept de régime dans l’anthropologie philosophique de la modernité.