
Ramené à ses lignes essentielles, le parcours de Jacques de Tonnancourt (1917-2005) comporte deux grands moments, tous deux placés sous le signe de la nature et de la créativité. Peintre, il participe, dès les années quarante, à l'émergence de l'art moderne au Québec à la fois par ses prises de position — plusieurs années avant le Refus global, il dénonce l'académisme de l'enseignement de l'art; dans l'entourage d'Alfred Pellan, il rédige le manifeste Prisme d'yeux — et par ses œuvres (paysages laurentiens, collages, peintures-écritures, tableaux-fossiles). Puis, abandonnant la pratique artistique, il retrouve une passion d'enfance et devient entomologiste amateur, collectionneur et photographe d'insectes. Que ce soit à travers l'art ou à travers la nature, Jacques de Tonnancour a toujours été requis par ce processus de création infinie par lequel l'invisible apparaît dans la visibilité des formes. En coédition avec le Musée d'art contemporain de Montréal.