« L’acte de créer accompagne les autres aspects de la vie. Il les éclaire au sein de leur obscurité. Ainsi leur donne-t-il une visibilité. L’accompagnement est d’abord thérapeutique. L’acte de créer aide effectivement à dénouer plusieurs impasses. Il aide à vivre celui qui se prête à son mouvement. Il met en avant ce qui se dérobe, la part maudite, gratuite, apparemment inutile, souffrante, qui nous hante secrètement, et qui se manifeste lorsque les barrières ou les masques tombent, dans des moments de remise en question et de crise. L’acte de créer joue le rôle d’un confident ou d’un thérapeute, avec quelque chose en plus, car il s’adresse lui-même aux autres et pas seulement à celui qui s’y prête. » P. B.
1 Nous sommes pris dans des contradictions insolubles 11
2 Le psychisme humain demeure insondable 15
3 L’être humain a trop insisté sur ce qu’il devrait
et voudrait être 19
4 Nous ne pouvons fuir la fuite que nous sommes 21
5 La vision humaine va au-delà de la croyance
et de la connaissance 23
6 Un certain esprit se contente
de poser les problèmes 25
7 Nous sommes souvent obligés de faire
de nécessité vertu 29
8 Le théorique n’est jamais séparé de la pratique 31
9 Chaque enfant ouvre les yeux pour la première fois 35
10 Accepter la complexité et la multiplicité de la vie 37
11 La philosophie tente de demeurer
au plus près de la réalité 41
12 « Celui qui ouvre le mot ouvre la matière » 45
13 On a tort de penser qu’il faut nous enrichir
pour pouvoir donner 49
14 La voie vivante est la voie singulière
de chacune de nos vies 51
15 Nous parlons nécessairement de la réalité
pour nous, donc d’une relation 53
16 Toute connaissance est réductrice 57
17 L’énigme du monde est aussi celle de l’être humain 61
18 Devant le mystère, nous nous revêtons
du mystère de la compréhension 65
19 Notre vision est souvent celle du court terme 71
20 Assumer notre condition,
c’est accepter de ne pas tout comprendre 73
21 La nature fonctionne d’elle-même
sans l’aide de Dieu ou du moi 77
22 Notre civilisation est sous l’hégémonie
de la technoscience 81
23 Comment garder une sérénité
au coeur de l’inquiétude ? 85
24 De quoi sommes-nous capables ? 89
25 Alors que nous cherchons des causes,
règne la contingence 95
26 Nous marchons en frôlant des abîmes,
mais sans y tomber 99
27 Nous sommes le parcours chaotique de la psyché 105
28 Que faire des traditions
dont l’humanité est composée ? 109
29 Nous nous sentons vivants
par un mouvement qui nous dépasse 111
30 L’on ne crée pas pour être reconnu 115
31 À côté de la connaissance, il y a la croyance 119
32 Ce n’est que vivants
que nous pouvons être présents 125
33 L’observation des mouvements qui nous
constituent est une psychothérapie en acte 129
34 Aux grandes questions sont apportées
des réponses contraires 135
35 Les religions monnaient et diluent le mystère 139
36 La création fait tenir ensemble le divers
et le dispersé 141
37 Comprendre l’histoire ne nous en libère pas 145
38 Dans notre monde hédoniste
la culpabilité ne disparaît pas 147
39 « Ce qui révolte dans la souffrance
c’est son non-sens » 151
40 Les Anciens ne cherchaient pas le bonheur
mais la tranquillité de l’âme 155
41 L’homme aspire à être autre
parce qu’il est inaccompli ou inachevé 161
42 Ce qui échappe en nous
est paradoxalement ce qu’il y a de plus vivant 165
43 La vie s’écoule, tel le fleuve d’Héraclite 169
44 Seul le ciel étoilé témoigne encore d’une réalité
que l’homme n’a pas exploitée et polluée 173
Pierre Bertrand a été professeur de philosophie à Montréal. Auteur d’une œuvre importante, il mène, dans une langue claire et sensible qui convoque art, littérature et philosophie, une réflexion minutieuse et patiente où il approfondit les thèmes de la vie et de la création.
Crédit photo: ©Alain Décarie