
Les séries télévisées constituent depuis des années la forme privilégiée dans laquelle notre culture se projette, mais Black Mirror représente bien plus que cela : c’est un fait socioculturel emblématique du monde contemporain qui esquisse la société du futur en décrivant de manière paroxystique ce que nous vivons déjà — la dystopie au cœur du quotidien. Voici un spectacle, un musée, une prison et un jeu vidéo où la technique, les algorithmes et les réseaux sociaux prévalent sur les individus en annihilant la rationalité sur laquelle nos sociétés se sont fondées. Œuvre totale, la création de Charlie Brooker explore la médiatisation de l’existence dont nous faisons l’expérience entre trolls, haters, sexting, surveillance, stories, cancel culture et analyse prédictive. S’y arrêter permet non seulement de voir notre époque comme une catastrophe, mais surtout de comprendre ce qui est en train de surgir des cendres de l’humanisme et de la modernité: l’aurore numérique.
Avant-propos 11
1. Nosedive ( Chute libre ) Le quotidien comme dystopie et catastrophe
2. La dépense du grotesque
3. L’aurore dans le bois des choses sans nom
4. Shut Up and Dance ( Tais-toi et danse ) Le sacrifice et la nouvelle chair
Ouverture. Détruire Black Mirror
Post-scriptum
Références