
Mis sur pied dans le but de remédier à la sous-représentation des femmes dans divers secteurs d'activité et à la sous-évaluation de leur travail, les programmes d'accès à l'égalité en emploi pour les femmes (programme d'action positive) ont maintenant plusieurs années à leur actif. Quel bilan peut-on dresser de ces années d'existences? A-t-on atteint les objectifs qu'on s'était fixés ou les a-t-on perdu de vue et considéré ces programmes comme de simples outils de gestion des ressources humaines soumis aux impératifs de la productivité? Reconstituant les débats qui ont accompagné tout le processus de leur élaboration et de leur implantation, et rappelant les résistances que les femmes ont dû vaincre — aussi bien du côté patronal que du côté syndical et gouvernemental — pour les faire adopter, cet ouvrage montre que ces programmes ont un potentiel de transformation sociale qui dépasse largement ce qu'on appelle les «nouvelles» formes d'organisation au travail : ils conduisent à repenser le travail tout autant que les rapports entre les hommes et les femmes. «Ils ont dans leur définition même, écrit l'auteur, le potentiel de provoquer, par leur mise en application complète, une modification fondamentale des règles du jeu actuelles du monde du travail.» C'est ce potentiel qu'on risque d'oublier en centrant les discussions actuelles sur les aspects étroitement économistes de l'équité salariale à tout prix.
Directrice générale de Télé-Université du Québec, Ginette Legault était doyenne de l’École des sciences de la gestion de l'université du Québec à Montréal depuis 2008. Elle possède une vaste expérience académique et administrative du monde universitaire.