
Après La lettre interdite de Kafka, de Jean-Pierre Roy, Michel Foucault. Penser au temps du nihilisme est le deuxième titre de ce «format» consacré à des thèmes et à des auteurs «étrangers». Le sujet est cette fois le grand philosophe français Michel Foucault (1926-1984) qui a marqué aussi bien le champ du savoir (Histoire de la folie, Naissance de la clinique, Les mots et les choses, Surveiller et punir, Histoire de la sexualité) que celui de l'engagement social des intellectuels (on se souviendra à cet égard de son rôle dans le GIP, Groupe d'information sur les prisons). Aux États-Unis, il nourrit depuis vingt ans la réflexion autour du féminisme, de l'homosexualité, des minorités, du pouvoir. Le présent essai reconstitue les articulations centrales de sa pensée. La question qu'il pose est la suivante: au moment où Dieu est mort (Nietzsche) et où Foucault lui-même annonce celle de l'homme et de ses valeurs universelles, quels sont les fondements ultimes du savoir et de l'action? Autrement dit, à une époque nihiliste, comment dire le vrai et pourquoi agir dans un sens plutôt que dans l'autre? Par-delà Foucault et grâce à lui, c'est la nature même de notre époque que l'auteur nous fait comprendre.
Lawrence Olivier est professeur de science politique à l’université du Québec à Montréal, ainsi que professeur associé au département de philosophie de l’université Laval et au département de sémiologie de l’université du Québec à Montréal. Aux éditions Liber, il a publié Michel Foucault. Penser au temps du nihilisme (1995), Le savoir vain. Relativisme et désespérance politique (1998), Contre l’espoir comme tâche politique, suivi de Critique radicale. Essai d’impolitique (2004) et Détruire: la logique de l’existence (2008).