
«Cet essai a pour objet le héros ordinaire. Je n'entends pas par là l'industriel qui a bâti son empire à la force de ses poignets, ni la vedette qui, née dans l'anonymat, fascine les foules. Ce sont là des figures auxquelles le cinéma hollywoodien nous a habitués, et auxquelles justement l'homme ordinaire essaie parfois de ressembler. L'homme ordinaire devient plutôt ce que j'appelle un héros ordinaire lorsque, prenant acte des sirènes qui veulent l'attirer vers elles — et vers sa propre mort —, il se ressaisit et, dans ce sursaut, retrouve l'énergie de la vie, son imaginaire, sa liberté, son autonomie. Ce n'est pas aux yeux des autres qu'il devient un héros, mais à ses propres yeux, par la liberté qu'il acquiert.» En s'inspirant de quelques figures que la mythologie nous a léguées (Prométhée, Zeus, Gaïa) et qui sont autant de métaphores de visions du monde — le vainqueur de la nature, l'administrateur, le Tout —, Yves Bertrand décrit dans cet ouvrage les poses que l'homme moderne essaie d'emprunter pour donner un sens à sa vie.
Yves Bertrand a longtemps enseigné à l’université. Son œuvre porte sur les théories des organisations, l’éducation, la communication et l’écologie (Théories contemporaines de l’éducation; en collaboration, L’écologie à l’école). Il se consacre maintenant à des recherches sur la philosophie de la quotidienneté (Le héros ordinaire, Nowhere Else).