Singulière par son contenu, qui glisse des motifs autobiographiques aux thèmes philosophiques classiques en passant par des rêveries sur la nature et des commentaires sur l'actualité politique et culturelle; singulière aussi par sa forme fragmentée et par son style lapidaire et dense. Écrits du mois de septembre 1994 au mois d'août 1995, comme un exercice d'hygiène quotidienne, les quelque huit cents morceaux qui forment Dépouilles sont le résultat de ce regard que l'auteur a jeté à vif sur lui-même et sur le monde qui l'entoure. «On clame parfois qu'il faut sortir la philosophie des institutions et de l'université. Certes, mais il y a plusieurs manières de le faire. Moi, j'ai choisi de sortir en demeurant dans le risque, assumer ce que signifie cela quotidiennement. Écrire à vif est une manière de me colleter avec le réel. Alors si, par une certaine ingénuité, j'ai pu faire sourire ou renvoyer chacun à sa propre mémoire culturelle, éclair ou vérité enfouie qui lui donnerait par hasard le goût d'interpeller le cobaye qui sommeille en lui, j'aurai atteint mon but. Ce serait là ma contribution fraternelle à l'élargissement des consciences et aux virtualités toujours situées de l'imaginaire.»
Robert Hébert, né à Montréal en 1944, a enseigné la philosophie au Collège de Maisonneuve, des années 1970 jusqu'en 2012. Il a publié de nombreux essais philosophique (Dépouilles. Un almanach, L'homme habite aussi les franges, Novation), ainsi que des recueils de poésie (Au centre de l'écho et Rudiments d'us).