On connaît les malheurs de l'Afrique: esclavage, colonisation, pauvreté... C'est cela certes que rappelle cet ouvrage dans un style virulent qui donne à l'ensemble une nouvelle et accablante présence. Pourtant le continent renferme un potentiel humain et naturel inexploité sinon par ceux qui l'ont converti en arme contre lui, l'Occident bien sûr, mais aussi la classe dirigeante africaine complice. Mais s'il faut dénoncer les crimes, les erreurs, les manquements dont a été victime l'Afrique, il importe davantage, non pas de les oublier, mais de s'en affranchir. Or jusqu'ici, le passé a eu sur l'Afrique l'effet d'une camisole de force. S'y complaire ne peut mener qu'au suicide. Tirant les leçons des horreurs d'hier aussi bien que du terrible génocide rwandais récent, François Bugingo fait appel ici à la jeunesse africaine pour qu'elle cesse d'abdiquer, de tourner le fer dans la plaie coloniale et de lire l'avenir dans le passé plutôt que dans le futur. «Ce livre est un message — pas une leçon — d'un jeune Africain réfugié à cette autre jeunesse restée sur le continent et future héritière d'un legs négligé, pour qu'elle comprenne qu'elle a droit au bonheur et qu'elle doit l'exiger, qu'elle doit refuser le suicide.»