De Poe à Bierce, en passant par Hawthorne et Melville, l'automate a incarné à la fois les rêves démiurgiques que l'humanité caresse depuis toujours et la peur d'y perdre son âme. Le thème de l'automate dans la littérature américaine du dix-neuvième siècle, à une époque et dans un pays où la rationalité technicienne semblait vouloir réduire l'humanité de l'homme, pose donc la question de savoir si une machine peut penser ou, inversement, si l'homme n'est qu'une machine. À travers neuf nouvelles, dont Le joueur d'échecs de Maelzel et L'homme dont il ne restait rien, d'Edgar Allan Poe; Le campanile, de Hermann Melville et Le maître de Moxon, d'Ambrose Bierce, dans une littérature qui a ouvert les portes aux récits de science-fiction et de fantastique modernes.
Daniel Canty est écrivain, réalisateur, éditeur, commissaire et traducteur. Il réalise des livres, des films et des interfaces narratives pour le Web et l’interaction publique. Son premier livre, Êtres artificiels (Liber, 1997), portait sur les automates dans la littérature américaine. Sa première réalisation était une adaptation du roman d’Alan Lightman, «Einstein’s Dreams» (1999), combinant diffusion Web et livre d’art. Il est également l’auteur d’un récit, Les États-Unis du vent (Peuplade, 2014), d’un roman, Wigrum (Peuplade, 2011), et le « metteur en livre » de la trilogie La table des matières : Le Livre de chevet (Quartanier, 2009), La Table des matières (Quartanier, 2007) et Cité selon (Quartanier, 2006).