Le général Guy Tousignant a dirigé la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) d'août 1994 à décembre 1995. Il succédait ainsi au général Roméo Dallaire, à la tête d'une mission similaire depuis octobre 1993. Le génocide rwandais commencera le 6 avril 1994, avec l'assassinat du président Habyalimana. Quelques mois plus tard, on comptera au-delà d'un million de morts, deux millions de réfugiés et de déplacés, des milliers d'orphelins, de veuves, de violées... Le pays est ravagé, ses plaies grandes ouvertes. «Si le génocide est un moment d'explosion insensée et démesurée, son “après” est un pari, un casse-tête terrifiant. En arrivant au Rwanda, le général Tousignant porte en plus le lourd et injuste héritage de la trahison mondiale. Tout au long de son séjour, on s'emploiera à lui rappeler le retrait des casques bleus au début du génocide. Durant près de seize mois, il apportera pourtant sa précieuse pierre à la reconstruction du pays. Tout au long de ces conversations, à travers réflexions et anecdotes, c'est plus que l'histoire tragique du Rwanda qu'il rapporte. C'est aussi celle des Nations unies avec leurs maladresses, celle du Canada et de ses inquiétudes, celle de l'Afrique et de ses erreurs. Plus que tout, il raconte le cheminement de celui qui fait face à une vérité tourmentée et qui s'interroge sur l'humanité de l'homme.»
Rwandais né en 1974, à Kisangani, au Zaïre, François Bugingo a une formation en droit et est journaliste. Il est également vice-président international de Reporters sans frontières et président de la section canadienne de cet organisme.