Les situations de risque sont devenues, de nos jours, innombrables: traverser la rue, aimer, donner ou recevoir des soins, travailler, respirer. Vivre est désormais une entreprise hasardeuse, soumise au calcul et traduite en probabilité. On ne compte d'ailleurs plus les spécialistes et les techniques qui mesurent les dangers, les conseils qu'on nous prodigue pour y échapper. Et si l'acharnement à vouloir éradiquer le risque de nos vies est parfois considéré comme une atteinte à la liberté, qu'un événement néfaste survienne et on n'hésite pas à intenter des procès à ceux (employeurs, fabricants, scientifiques, État) qui ne l'avaient pas prévu ou qui n'avaient pas pris les moyens nécessaires pour qu'on l'évite. Le risque est en somme devenu un concept clé qui définit non seulement nos rapports avec la nature, mais aussi nos rapports sociaux, les relations intimes comme les relations personnelles. Qu'ils examinent des questions d'environnement, de travail ou de santé, les collaborateurs de cet ouvrage ne font ainsi que décrire les formes que le rapport au risque donne à notre vivre-ensemble.