«De l'hostie, les Québécois en ont plein la bouche. Ils mangent la chose, qu'ils la reçoivent dans une église au moment de l'Eucharistie ou qu'ils l'achètent dans une épicerie pour la prendre comme goûter. Et ils prononcent le mot qui appartient depuis longtemps au vocabulaire catholique et qui est devenu l'un de leurs sacres préférés, sous sa forme originale ou sous des formes dérivées. Prenant acte de cette valeur particulière que le Québec lui accorde, j'ai voulu comprendre comment l'hostie débarqua en Nouvelle-France, comment elle conquit ce territoire pour devenir un élément central de sa foi, évidemment, mais aussi de sa culture, de sa géographie, de son économie et de sa gastronomie. J'ai voulu savoir comment l'Église catholique donna l'hostie au Québec, mais aussi comment le Québec se l'appropria. J'ai voulu savoir comment elle remplit les églises, puis comment elle sortit des églises, pour devenir tour à tour un instrument politique, un sacre, une œuvre d'art, une nourriture diététique, bref, une part de l'identité du Québec.» (Olivier Bauer)
Olivier Bauer est professeur agrégé à la faculté de théologie et de sciences des religions de l’université de Montréal. Il dirige le Groupe de recherche sur l’alimentation et la spiritualité. Ses recherches portent sur la transmission de la foi, sur la valeur spirituelle de la nourriture et sur les dimensions religieuses du sport. Il a notamment publié Une théologie du Canadien de Montréal (Bayard, 2011), Le protestantisme et ses cultes désertés (Labor et Fides, 2008) et Le protestantisme à table (Labor et Fides, 2000). Avec Jean-Marc Barreau, il a dirigé La religion du Canadien de Montréal (Fides, 2009).