
« Ce livre est un livre de colère, dont on sait qu’elle est d’habitude mauvaise conseillère. Il y a pourtant des vérités qui resteraient non dites si cette passion ne leur ouvrait pas la voie. Plus encore que la colère, c’est peut-être la lassitude qui en est l’origine, ou plutôt l’exaspération. Le spectacle de marionnettes politiques d’ordinaire pitoyables connaît depuis quelques années des sommets dans l’ordre de la vénalité. Le peuple croit assister à une joute constitutionnelle depuis les années 1960, il participe à son enfermement biocratique, à un délire assurantiel socialement orchestré. L’indépendance du Québec, le peuple n’a jamais été capable ni de la concevoir ni moins encore de la vouloir au-delà de la simple agitation tribale contenue dès les années 1970 par la camisole de force du “ modèle québécois ”. Il va sans dire qu’il ne s’est jamais agi d’un espace favorisant l’émergence de la liberté individuelle ou celui de leaders charismatiques. Au mieux, un projet de vaccination collective
conduit par des valets meurtris, des comédiens fourbes ou des “ maudits bons gars ” qui n’ont jamais su ce que pouvait bien signifier le prix d’une entrée dans l’Histoire. » C. S.-G.
Retrouvez le débat entre Christian Saint-Germain et Éric Bédard sur l'avenir du nationalisme québécois sur le site de la Société historique de Montréal : http://www.societehistoriquedemontreal.org/
Avant-propos 11
1. Funérailles d’État 15
2. L’embarquement en classe affaires vers le Pays 29
3. L’insoutenable légèreté du PQ 35
4. Le moment Québecor ou l’agitation des grands vieillards 43
5. Duplicité des chefs et reproduction des privilèges de classe 49
6. Naître colonisé 57
7. Alchimie de la décolonisation 61
8. La salle d’attente de l’Histoire 65
9. L’assurance maladie : notre seule patrie 73
10. L’appel au grand Autre 79
Christian Saint-Germain est professeur de philosophie à l’université du Québec à Montréal. Québec Circus est le dernier volet d’un portrait ravageur, rabelaisien et désespéré de la société québécoise issue de la Révolution tranquille et déroutée par le Parti québécois. Il complète ainsi L’avenir du bluff québécois (2015), Le mal du Québec (2016) et Naître colonisé en Amérique (2017).