
Le 6 décembre 1989, Marc Lépine a assassiné quatorze étudiantes de l’École polytechnique de Montréal. Certains ont pensé que le meurtrier a commis là un acte de folie, hypothèse que les cours de justice tenues par la main par des psychiatres invoquent régulièrement pour expliquer les carnages les plus monstrueux. Mais l’explication ne vaut pas, ni empiriquement ni philosophiquement. Voilà ce que cet ouvrage martèle dans une démonstration aussi rigoureuse qu’impitoyable. Déclarer fous Marc Lépine ou d’autres comme lui après des crimes horribles équivaut en somme non seulement à les affranchir de toute culpabilité, mais aussi à se dispenser soi-même de s’interroger sur les responsabilités familiales, sociales et politiques dont les actes violents font apparaître l’absence ou la faiblesse. La tuerie de l’École polytechnique exige encore et toujours notre vigilante attention. Face à des actes qui détruisent l’espoir en l’humanité et qui font vaciller la confiance que l’être humain peut avoir en son semblable, on ne peut garder le silence.
Introduction 7
Chapitre 1 - Le meurtrier et sa famille 13
La mère 14
Marc 23
Nadia 29
La lettre de Marc Lépine 33
Le soir de la tuerie et après 47
Un acte politique 55
Chapitre 2 - Comment la famille et la société
fabriquent des tueurs 61
Problèmes identificatoires et rapport à l'autorité 62
La manifestation des tendances criminelles 64
L'importance des rapports de filiation 71
La transmission institutionnelle de l'interdit :
famille et société 75
Le père est celui qui fait office de père 81
Le point de vue de Freud sur le crime 82
Crime et société : point de vue sociologique 89
Chapitre 3 - La réduction du crime à un acte de folie 97
La maladie mentale n'est pas la cause de l'acte criminel 99
La lettre de la loi en matière de folie : le cas McNaughton 104
La responsabilité du criminel présumé fou 109
Les plus et les moins humains 117
Problèmes de comportement et problèmes du cerveau 120
L'ignorance de la loi n'est pas une excuse 124
Le suicide à l'origine de l'association du crime à la folie 127