
On définit habituellement la modernité comme le règne de la raison individuelle. Cette raison voulant d’abord et avant tout la vérité, la modernité se présente donc comme une quête de vérité. Cette quête n’est pas nouvelle. On peut imaginer qu’elle a toujours habité le coeur de l’homme, ou peut-être même que l’homme n’est réellement apparu qu’avec elle. En quoi le questionnement de la modernité marque-t-il un changement ? Les présocratiques ne cherchaient-ils pas la vérité ? Sans doute. Mais leurs efforts restaient subordonnés à une autre quête, celle du Bien. Jamais, avant la modernité, la vérité du monde n’avait dicté aux hommes comment vivre ; cette tâche revenait au Bien. Une fois rabattue sur la seule vérité, la raison a engendré un homme étriqué, mutilé, version parodique de ce qu’il pourrait être, et qui aujourd’hui, à travers des doutes, des crises et des excès, ne fait que manifester les symptômes de la déchéance qui accompagne une raison déshumanisée.
Préface 9
Introduction 21
Chapitre 1 Le déclin de la modernité 29
Chapitre 2 L’âge de la parodie 49
Chapitre 3 Redécouvrir ce qui est profond 89
Chapitre 4 L’individu affectif 137
Conclusion 179
Etienne Groleau est titulaire d’un doctorat en philosophie de l’université Laval.
Il enseigne au cégep Beauce-Appalaches.