
Qu’est-ce que l’argent, d’où vient-il, pourquoi nous paraît-il si nécessaire et si naturel ? Ces questions constituent le fil rouge de cet ouvrage, qui tente de dénaturaliser l’argent pour mieux s’interroger sur sa place et son rôle dans la société.
Naturel, l’argent ne l’est certainement pas. Les discours qui le décrivent comme un objet inévitable de toute vie sociale et un simple instrument d’échange sont à questionner de manière radicale. L’argent a structuré un monde dont il s’est rendu coextensif. Il modifie les choses et les rapports que nous entretenons avec elles, il modifie les êtres humains et leurs relations, notamment en rendant ces choses et ces êtres monétisables.
Si presque tous les philosophes ont parlé d’argent, peu se sont pourtant étonnés de le trouver là devant eux, et peu se sont étonnés de son apparente nécessité. Tel est le but que se propose cet ouvrage : nous étonner devant l’argent. On pourra plus facilement s’interroger ensuite sur le sens que nous voulons donner à l’économie et au politique, sur la place qu’il convient de donner à l’argent et sur le type de relations que nous souhaitons établir les uns avec les autres.
Introduction • Chapitre 1 — Philosophie, économie et rationalité • Chapitre 2 — Quand la philosophie s’empare de l’argent • Chapitre 3 — Karl Marx • Chapitre 4 — Alfred Sohn-Rethel • Chapitre 5 — Chartalisme, institutionnalisme, théorie des émissions • Chapitre 6 — Penser un en-dehors de l’argent • Conclusion
Nino Fournier est diplômé de philosophie de l’université de Lausanne, en Suisse. Ses travaux universitaires élaborent une pensée critique de l’argent où les théories économiques sont examinées à la lumière de la philosophie, de l’anthropologie et de l’histoire.