
« Bien qu’il se déploie dans l’espace de la mesure, il n’y a aucune tiédeur dans le tact. Aucune tiédeur mais une proximité avec les situations et les êtres accompagnée de la volonté, plus ou moins consciente, de ne pas les laisser durcir, de ne pas les rigidifier, d’en empêcher ou d’en retarder le devenir tragique, de préserver leur possibilité de ne pas s’épuiser ni s’effondrer en eux-mêmes, et d’être encore le signe d’autre chose. Le signe contre les faits, en quelque sorte. Le tact ménage un suspens, l’occasion de se défaire du poids qui empèse et pousse à croire les situations sans issue, il préserve un espace à l’intelligence, laquelle, même lucide, n’est jamais tout à fait tragique.
Le tact qualifie l’acte plutôt que l’acteur, un acte qui met en relation au moins deux sujets; ainsi, est-il une modalité, une coloration de l’échange ou, en termes plus abstraits, de la relation intersubjective. Il est donc éminemment social. » (G. H.)
Introduction • Chapitre 1 : Tact et socialité • Chapitre 2 : Le continu et le discret • Chapitre 3 : Saisir l’instant • Chapitre 4 : « Ma non troppo » : le tact musical • Chapitre 5 : Parler juste • Chapitre 6 : Le tact et la norme • Chapitre 7 : Au-delà du contact • Chapitre 8 : De la main à la main • Chapitre 9 : Le tact divin • Conclusion