
De la Révolution tranquille au référendum de 1980, le Québec a vécu à l’heure du nationalisme triomphant. L’État, qui a remplacé l’Église comme instance fondatrice de l’identité collective, devait à son tour essayer de mener le peuple vers sa terre promise, un Québec non seulement indépendant mais à l’avant-garde des sociétés occidentales. Cela n’a pas eu lieu, mais l’euphorie millénariste avait été intense. Ce moment capital de l’évolution du Québec a plusieurs fois fait l’objet de prises de position passionnées de la part de ceux-là mêmes qui l’ont vécu. Pour la première fois peut-être, voici une remarquable reconstitution du nationalisme de ces années de marche vers la libération proposée par un auteur qui appartient à la génération suivante.
Cette deuxième édition de l’ouvrage nous a semblé opportune dans le contexte qui, soixante ans après la Révolution tranquille, connaît un renouveau prometteur du débat sur l’avenir national. Elle est suivie d’une postface où l’auteur revient sur l’analyse qu’il proposait au début des années 1990 et sur celles qui se sont ajoutées entre-temps. La perspective temporelle et théorique ainsi déployée ne peut que contribuer à donner un peu plus de profondeur au regard qu’on porte sur la situation actuelle.
Introduction • Chapitre 1: Phénomènes politiques et fait religieux • Chapitre 2: Le mythe dans le nationalisme québécois • Chapitre 3: Communion, rites et foi politiques • Chapitre 4: Signification et limites de l’absolu politique • Conclusion • Postface • Bibliographie • Index
Yves Couture est professeur au département de science politique de l’université du Québec à Montréal. Il travaille sur l’usage du concept de régime dans l’anthropologie philosophique de la modernité.